L’écrivaine italo-somalienne IGIABA SCEGO sera l’invitée de Time For Equality au 16ème Salon du Livre et des Cultures de Luxembourg, organisé par le CLAE. Elle présentera – samedi 12 mars à 17.00, sale 2 Luxexpo – son dernier roman “Adua”, publié en Italie par Giunti en 2015. En coopération avec la Libreria Italiana di Lussemburgo. En italien avec traduction en français.
Lire ici notre interview à Igiaba Scego (en italien, Passaparola Magazine, mars 2016)
ADUA
«Je t’ai donné le nom de la première victoire africaine contre l’impérialisme. Moi, ton père, j’étais du bon côté … Tu ne dois jamais croire le contraire. Dans ton nom, il y a une bataille, qui est la mienne …»
Adua est aujourd’hui une femme mûre, qui vit à Rome depuis l’âge de dix-sept ans. Elle est une “Vieille Lire” (Vecchia Lira), ainsi les nouveaux immigrés appellent les femmes arrivées en Italie pendant la diaspora somalienne des années soixante-dix. Elle vient de se marier avec un jeune demandeur d’asile débarqué à Lampedusa, avec qui elle a une relation ambigüe, compliquée. Ce n’est pas par hasard qu’elle l’appelle toujours Titanic, c’est pour souligner une différence et sans doute aussi pour le blesser un peu. Adua est confuse, elle est à un carrefour de sa vie. Elle se demande si elle doit retourner en Somalie, pays qu’elle n’a plus revu depuis le début de la guerre civile. Elle vit désormais seule à Rome, sa meilleure amie Lul est déjà rentrée dans son pays natal. C’est ainsi qu’elle confie ses tourments à la statue du petit éléphant de Bernini tenant l’obelisque de la Piazza Santa Maria sopra Minerva. Peu à peu, elle raconte à cet ami de marbre son histoire : fille de Zoppe, le dernier descendant d’une famille de devins, son père a travaillé comme interprète pendant le régime fasciste. Dans les années trente, Zoppe échangea involontairement sa liberté avec la liberté de son peuple. Adua, qui a fui les rigueurs paternelles et la dictature communiste, arrive à Rome, poursuivant le rêve du cinéma. Le seul film qu’elle interprétera, un porno soft intitulé “Femina Somala” ne sera pour elle qu’une source d’humiliation et de honte. Et c’est alors que son Titanic est sur le point de partir, Adua se rend compte qu’elle est prête à reprendre sa vie en main. Roman à deux voix, celle d’un père et d’une fille, Adua étudie leur relation impossible en suivant toutes leurs lumières et ombres. Mais Adua est surtout l’histoire d’un rêve, le rêve de la liberté qui a consommé – de différentes manières et à différents moments – leurs vies. Igiaba Scego est née à Rome en 1974. Elle collabore avec «Internazionale», «Lo straniero», «La Repubblica». Parmi ses livres: Pecore nere, écrit avec Gabriella Kuruvilla, Laila Wadia e Ingy Mubiayi (Laterza 2005); Oltre Babilonia (Donzelli 2008); La mia casa è dove sono (Rizzoli 2010, Premio Mondello 2011), Roma negata (con Rino Bianchi, Ediesse 2014). Experte en transculturalité, elle adore les éléphants, les chats, le parmesan, la cedrata et Caetano Veloso. (Photo de l’auteure, de Simona Filippini).
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Liens
Festival des Migrations, des Cultures et de la Citoyenneté
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