Dans le cadre du Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté 2018: présentation du livre-enquête “Mafia Caporale” de Leonardo Palmisano et table ronde sur les nouvelles formes d’esclavage.
samedi 3 mars, 17h00 – Salle 1
Luxexpo The Box,
Avec: Leonardo Palmisano, écrivain et sociologue; Gilbert Pregno, président de la commission consultative des droits de l’homme (CCDH); Laura Zuccoli, présidente de l’ASTI. Modération: Maryse Lanners, journaliste (RTL Télé Lëtzebuerg). Mot de bienvenue: Franco Barilozzi, président du CLAE.
L’esclavage et l’exploitation d’êtres humains existent encore aujourd’hui, sous multiples formes, partout dans le monde, même dans les démocraties les plus avancées.
La table ronde partira de la présentation du livre-enquête Mafia Caporale (Fandango 2017), de Leonardo Palmisano, écrivain et sociologue italien, qui étudie depuis des années l’amalgame entre l’exploitation illégale du travail et la criminalité organisée.
Mafia Caporale
D’après le Global Slavery Index 2016, le rapport annuel sur l’esclavage dans le monde, en Italie le nombre de personnes se trouvant dans une situation d’esclavage était de 129.600, ce qui signifie que l’Italie occupait la 49e place parmi les 167 pays considérés. L’Italie est le premier pays européen là où il s’agit de la disparition de mineurs non accompagnés et de l’exploitation des prostituées d’origine nigériane ou est-européenne. Ce qui plus est, l’Italie est avant tout le pays où le caporalato et les entreprises ont tendance à faire cause commune avec la criminalité organisée de type mafieux. Cet amalgame s’appelle mafia caporale, qui a fait de l’exploitation illégale du travail son modèle d’affaires.
Du secteur agricole à celui des services, même dans les petites entreprises, le marché du travail est plein d’ouvriers et d’ouvrières rendus esclaves. Aujourd’hui la mafia caporale est plus importante que le service public de l’emploi et elle a engendré toute une série d’agences de placement où d’immenses sommes d’argent sont blanchies.
Des couturières, journaliers, camgirls, maçons, prostituées, blogueurs, vendeurs ambulants, laveurs de vitres, contractuels, gardiens, routiers, mendiants et mineurs – voilà quelques visages de l’esclavage dont Leonardo Palmisano nous parle dans son voyage du nord au sud de l’Italie. Il les a rencontrés un par un et pour chacun d’entre eux il nous fournit une histoire, une image, un portrait.
Il est impossible de rester indifférent face à la réalité décrite dans Mafia Caporale, dont chaque histoire restera gravée dans notre mémoire.
Luxembourg
Le phénomène des «esclaves du 21e siècle» existe aussi au Luxembourg, comme l’a constaté le premier rapport sur la traite des êtres humains publié en 2017 par la Commission consultative des droits de l’homme (CCDH): mendicité forcée, exploitation sexuelle commerciale, travail forcé dans différents secteurs, comme la construction et la restauration. Luxembourg est un pays de destination pour les victimes de traite destinées à l’exploitation sexuelle et au travail forcé (Rapport 2017 US State Department).
Il y a des liens entre la traite des êtres humains et l’immigration. Certains groupes sont particulièrement vulnérables, notamment les demandeurs de protection internationale et les mineurs non-accompagnés. Il s’agit d’un phénomène très complexe qui dépasse les frontières nationales, auquel il faut apporter, comme le souligne la CCDH, une réponse globale et pluridisciplinaire fondée sur les droits humains.
Pour en savoir plus: site de la CCDH
Leonardo Palmisano – Bari, 1974. Entrepreneur, écrivain et sociologue. Auteur de Ghetto Italia (Fandango), livre lauréat du Premio Livatino contro le Mafie 2016, et de Mafia Caporale (Fandango), livre présélectionné pour le Premio Benedetto Croce et le Premio Alessandro Leogrande 2017. Président de la cooperative Radici Future et vice président national de CulTurMedia (Culture, Tourisme et Communication) de la Ligue italienne des coopératives. Il écrit pour SulRomanzo et TerreDiFrontiera.
Lire ici l’interview (en italien) à Leonardo Palmisano, Passaparola magazine
Gilbert Pregno – Président de la Commission consultative des droits de l’homme, Luxembourg (CCDH) depuis 2014 et membre depuis sa création en 2000. De formation psychologue et psychothérapeute. Nombreuses interventions écrites et parlés sur des thèmes qui touchent la défense de droits humains, comme la traite, la prostitution, le port du voile intégral, les réfugiés ou la protection de la jeunesse.
Son engagement pour les droits humains est né du constat que la pratique du psychologue ne suffit pas pour améliorer la situation de nombreux de nos concitoyens : il faut qu’il y ait des progrès dans le respect de la dignité. Sans progrès dans le domaine des droits humains il n’y aura guère d’amélioration. Ce combat pour les DH est politique au sens large du terme.
Laura Zuccoli
Laura Zuccoli travaille à l’ASTI asbl – Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés – depuis octobre 1983 et en est la présidente depuis novembre 2009.
Elle travaille au sein de l’agence interculturelle accompagnant les communes dans leurs efforts d’intégration, coordonne tous les projets de l’ASTI et milite pour les droits égaux et le vivre ensemble.
Marise Lanners, journaliste et rédactrice de RTL Télé Lëtzebuerg. Journaliste depuis 30 ans, dans le domaine audiovisuel ainsi que dans la presse écrite, Maryse Lanners met l’accent sur les questions sociales. En mars 2017 Maryse a réalisé, avec Dan Wiroth, un reportage sur la traite des êtres humains au Luxembourg: http://tele.rtl.lu/emissiounen/kloertext/1013442.html
Télécharger le programme:
Migration Festival Round Table Handout 2018 FINAL
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(Mafia Caporale, source: ufficio stampa Fandango Libri)
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