Une femme dans la magistrature – En dialogue avec Paola Di Nicola, 20 mars

Une femme dans la magistrature – En dialogue avec Paola Di Nicola, 20 mars

Le troisième évènement du cycle Expressions of Humanity traite de thèmes importants et d’actualité pour une société moderne et inclusive.  Le point de départ est la différence de genre dans un des lieux de pouvoir par excellence: le pouvoir judiciaire.

En dialogue avec Paola Di Nicola, juge au tribunal pénal de Rome, engagée depuis longtemps dans la lutte contre les stéréotypes, nous aborderons également les préjugés, la violence faite aux femmes,  les procès pour violences sexuelles, le mouvement #metoo.

Expressions of Humanity – La Juge.  Une femme dans la magistrature.

20 mars 2019, 18:30

Rotondes, Place des Rotondes, Luxembourg

Billets:  prévente cliquer ici et caisse du soir – inscription nécessaire par email à info@timeforequality.org

Langues:  exposés en italien et français (interprétation vers le français et l’anglais assurée par l’Agence Interculturelle de l’ASTI).

Programme:

“Ma parole contre la sienne. Lorsque les préjugés l’emportent sur le jugé” – key note de Paola Di Nicola suivie par une discussion avec le public. Parmi les intervenants: Frédéric Mertens de Wilmars, docteur en droit, professeur à l’Université de Valencia.

Ici la présentation PPT de Mertens de Wilmars : Loi de protection intégrale contre la violence de genre en Espagne – 15 ans plus tard

Intermèdes artistiques: Reading d’extraits du livre “La juge. Une femme dans la magistrature” (reading: Nadja Blondet; traduction de l’italien de Laurent Ramette), projection d’extraits du documentaire Procès pour viol (Processo per stupro, Italie, 1979). Performance poetique et exposition de dessins de Miriam R. Krüger.

Merci à l’artiste Berthe Lutgen  pour ses deux tableaux.

Cliquer ici  pour le flyer et l’affiche

 

MA PAROLE CONTRE LA SIENNE. LORSQUE LES PREJUGES L’EMPORTENT SUR LE JUGE

« Les femmes instrumentalisent les plaintes pour violences sexuelles afin d’en obtenir des avantages ».« Elle l’a bien cherché ». « Les femmes utilisent le sexe pour faire carrière » « Et au fait, comment tu étais habillée ? »

Voilà quelques-uns des préjugés que notre société a intériorisés. Ces préjugés neutralisent la femme et perpétuent une sujétion et une discrimination de genre dans tous les secteurs, notamment dans le secteur juridique, qui est le secteur déterminant pour que tout puisse rester comme cela a toujours été. Nous vivons immergés dans les préjugés. Chacun de nos gestes, de nos paroles, de nos actions résulte d’une position acquise par la tradition, par l’histoire, la culture et même les juges en sont victimes. Dans le cadre de son activité de magistrate, Paola Di Nicola a décidé d’affronter ce problème dans les salles d’audience, lieu où devrait normalement régner la vérité, mais où règnent trop souvent les stéréotypes. Lorsque l’on apprend à regarder le monde avec des lunettes de genre, on laisse entrer en nous de nouvelles lueurs, de nouvelles couleurs et des nouvelles routes s’ouvrent à nous. Ainsi on découvre qu’une civilisation sans violence peut exister, que l’harmonie est en nous, que les hommes et les femmes peuvent se tenir l’un à côté de l’autre avec amour et courage, que notre façon de parler peut être limpide, pur et clair, que le silence des complices s’appelle omertà et que ce silence est un mur que l’on doit abattre”.

PAOLA DI NICOLA

Née en 1966. Juge pénale désignée Woman Inspiring Europe pour l’année 2014 par l’Institut européen pour l’égalité entre les femmes et les hommes (EIGE). 

Fille d’un magistrat de renom, très engagé dans la lutte contre le terrorisme, elle grandit en côtoyant les collègues de son père, qui fréquentent leur maison, et certains desquels ont été tués par la mafia et par le terrorisme “afin que notre démocratie puisse devenir une démocratie accomplie.” L’expérience vécue au sein de sa famille, dans l’ombre du seul modèle possible de magistrat, le modèle masculin, l’amène à suivre le parcours paternel, n’imaginant pas que la toge de magistrat “puisse avoir une valeur différente si portée par un homme ou par une femme ».  

En 2012 elle a publie La Giudice, (La Juge) sur le thème de la différence de genre dans la magistrature. C’est elle qui a rendu le jugement revolutionnaire dans le procès sur la prostitution de deux mineures dans le centre de Rome dans lequel elle a remplacé l’indemnisation du dommage en espèces par une indemnisation constituée par des livres sur la pensée des femmes. En 2018 elle a publié La mia parola contro la sua. Quando il pregiudizio è più forte del giudizio (HarperCollins, 252 pages, 17.50€).

Lire le premier chapitre du livre “La Giudice” traduit de l’italien par Laurent Ramette.

Voir aussi le dossier thématique de Time For Equality  “La magistrature sous l’angle du genre”. 

Frédéric Mertens de Wilmars 

Né à Bruxelles en 1973: Docteur en droit constitutionnel, il est professeur à l’Université européenne de Valencia et à la faculté de Droit de l’Université de Valencia. Il y enseigne les Droits humains, les Droits économiques et sociaux, le Statut juridique de la femme ainsi que les Relations internationales.

Il est, en outre, professeur invité dans diverses universités européennes et latinoaméricaines. Depuis 2015, il participe à un master online d’égalité de genre destiné aux juges et avocat(e)s mexicain(e)s et colombien(ne)s. En 2017, il reçut le premier prix national de la fondation Alares pour l’ensemble de ses travaux et recherches sur les questions juridiques de l’égalité de genre et de l’équité.

Il a récemment publié: «L’arrêt Kalanke de la Cour de Justice de l’Union européenne et les actions positives en droit communautaire. Vingt ans plus tard… », in Briatte, A.-L., Gubin, E., Thébaud, Fr., (sous dir.), l’Europe, une chance pour les femmes? Le genre de la construction européenne, Éditions de la Sorbonne 2019; “La equidad y las mujeres en los Derechos Humanos”, in de Lucas, J. et alii (org.), Pensar el tiempo presente: homenaje al profesor Jesús Ballesteros Llompart, ed. Tirant lo Blanch, 2018; “L’exclusion des femmes d’une communauté de pêcheurs espagnols. Qui a un fils a une propriété, qui a des filles n’a rien”, in Talahite, F. y Deguilhem, R. (coord), Femmes et droits de propriété, Les Cahiers du genre nº 62.

 

Cliquer ici pour le photoreportage de l’évènement. Photos de Raoul Somers

 

Le cycle Expressions of Humanity est proposé par Time For Equality en collaboration avec les Rotondes et l’Oeuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte.  “La Juge. Une femme dans la magistrature” est co-organisé avec CID Fraen an Gender, avec le soutien du Ministère de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Raoul Somers Photography, en collaboration avec le Conseil National des Femmes du Luxembourg, Libreria Italiana Lussemburgo, Passaparola Magazine, Radio Ara, l’Agence interculturelle de l’ASTI.

Related Posts

  • The Equality Dossier: La magistrature sous l'angle du genreIT EN FR Le premier Equality Dossier porte sur la présence des femmes et des hommes dans un des lieux de pouvoir par excellence: le pouvoir judiciaire, la magistrature. Si ce Dossier prend son origine dans l'intense débat que suscite en Italie le livre La giudice. Una donna in magistratura,…
    Tags: la, de, le, les, en
  • Exposition photographique - Giulia GaliottoGiulia Galiotto Giovanna Ferrari, mère de Giulia Galiotto, sur son lit chez elle, dans la province de Modena. Elle a gardé les vêtements de sa fille, qu’elle porte de temps en temps. Giulia Galiotto a été assassinée par son mari Marco Manzini le 11 février 2009. Elle avait 30 ans.…
    Tags: de, la, les, le
  • Photogallery - Les conséquences, 19 octobre 2021, LuxembourgRetour en images sur l'inauguration de l'exposition photographique de Stefania Prandi, Rotondes, Luxembourg.
    Tags: de, en, les, le
  • Quand la victime est punie – communiquéUne femme brésilienne en situation de séjour irrégulier risque l’expulsion du territoire après avoir porté plainte pour harcèlement et violence.
    Tags: de, la, les
  • Depuis que j’étais petite pourtant, tous mes modèles avaient été des hommes parce que les institutions étaient masculines Depuis que j’étais petite pourtant, tous mes modèles avaient été des hommes parce que les institutions étaient masculines. Pour devenir magistrat je devais devenir, essayer de devenir, un homme avec un corps…
    Tags: de, les, la, le

3 comments

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.