Conférence sociale: l’égalité professionnelle, grande absente?

Conférence sociale: l’égalité professionnelle, grande absente?

« Atteindre l’égalité professionnelle et améliorer la qualité de vie au travail. » L’année dernière, elle était écrite noir sur blanc dans le programme des tables rondes ; cette fois, l’égalité professionnelle est un point parmi d’autres, dans les discussions qui seront co-animées par Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des Droits des femmes, sur « Améliorer les conditions de travail, prévenir les risques et protéger la santé des salariés ». Serait-ce aussi parce qu’elle sera abordée dans toutes les autres ? Les avis divergent sur la question. « Sortir du cloisonnement et faire des femmes une problématique intégrée à toutes les autres, ce n’est peut-être pas une si mauvaise idée pour avancer plus efficacement », lance Marie-Andrée Seguin, de la CFDT. « Il s’agit de montrer que l’égalité professionnelle est un thème transversal », résume Isabelle Guéguen, codirigeante de Perfégal, un cabinet de conseil et formation spécialisé en égalité professionnelle. Réforme des retraites, pénibilité, temps partiel, chômage, santé au travail… L’idée serait que l’égalité soit envisagée partout, tout le temps, les femmes représentant environ la moitié de la population active.
Dans les dossiers documentaires constitués pour les six tables rondes, l’emploi féminin est abordé via plusieurs entrées : le temps partiel, la santé au travail, les seniors, la sectorisation des emplois (rappelons que la moitié des femmes sont concentrées dans douze familles professionnelles sur quatre vingt-sept, essentiellement des métiers peu valorisés)…

« On en parlera quand même » !

Rien n’y fait : pour Clémence Helfter, militante d’« Osez le Féminisme ! » spécialisée en égalité professionnelle, « quand on n’organise pas une négociation spécifique sur le sujet, on fait juste semblant d’en parler un peu partout, mais on ne règle rien ». « L’égalité professionnelle sera traitée transversalement dans toutes nos propositions ! », assure Chantal Guiolet, de la CFE-CGC. « On va en parler quand même ! », rassure aussi Anne Baltazar, de Force ouvrière.

Depuis la conférence sociale de l’année dernière, plusieurs actions inscrites dans la feuille de route ont été engagées. Comme le renforcement, par le ministère des Droits des femmes, du dispositif de sanctions des entreprises de plus de cinquante salariés n’ayant pas conclu d’accord ou de plan d’action en matière d’égalité professionnelle. Deux entreprises ont même été condamnées à payer l’amende prévue par le texte, à hauteur de 1% de leur masse salariale. Mais, souligne Ghyslaine Richard, de la CGT : « Tout est loin d’être réglé. Si on ne parle que des salaires, ceux des femmes sont encore inférieures de 27% à ceux des hommes. Quant aux retraites ? L’écart est de 42%… » En savoir plus…

© Elle active/Clémence Leveau

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